Lundi 5 décembre 2022, la Tech Stack des éditeurs 2022 a été publiée, dévoilant l'ensemble des technologies utilisées par les éditeurs de presse en France. Trois familles d'outils ont été étudiées : les outils pour la rédaction (CMS, production de cartes, planification éditoriale...), ceux du marketing (paywall, gestionnaire d'abonnements, A/B testing...) et enfin les options techniques (CDN, firewall, langages back et front...). La synthèse complète est disponible sur le site de Sciences Po ici. Les résultats de la première édition de cette enquête, menée en 2021, sont eux lisibles ici.
La « Tech Stack 2022 » publiée lundi dernier sous le patronage de deux écoles de Sciences Po est la deuxième du genre. A l'échelle du renouvellement des outils dans un site d'information, l'année séparant les deux premières éditions est un délai trop court pour autoriser un bouleversement des technologies usées. Malgré tout, ce sont deux points portés sur une courbe où des évolutions sont lisibles.
La plus marquante tient à l'ampleur et au renouvellement des marques. L'offre reste en ébullition et s'il faut citer deux référents dont la puissance ne se dément pas tant en pénétration que dans la note donnée par leurs utilisateurs, il y en a peu avec, au premier rang WordPress pour le CMS et Batch comme solution de push/notifications.
Les deux échantillons ne sont pas les mêmes (on passe d'une année à l'autre de 72 à 87 techs stacks) et le nombre des outils étudiés s'est élargie mais il est possible de constater la montée des « solutions maison ». Les éditeurs de presse sont de plus en plus des producteurs de contenu. L'an passé, ils généraient leurs propres produits de façon significative dans cinq des dix sept catégories d'outils étudiées. Cette année, leur technologies propriétaires sont présentes dans vingt-quatre des trente catégories d'outils. Elles sont même une des deux plus utilisées dans neuf des trente catégories.
Une poussée s'élargit mais le point faible demeure le même : la connaissance des internautes. Disons, pour faire simple, la collecte des données. « Largement insuffisant pour mener des stratégies dites reader-centric ou user-centric » notait cruellement l'an passé, Marion Wyss, qui a inventé cette enquête. Cette année, force est de constater : faible pénétration des outils datalake qui comptent peu de solution maison ; même situation mais en pire côté DMP/CDP et des analytics où nul ne revendique une solution maison tandis que la plus utilisée (et de loin) Google Analytics est, selon la Cnil, interdite à l'emploi.
Mais comment freiner Google ?
En élargissant le nombre des outils, l'enquête menée cette année à élargit la présence de Google, seule entreprise fortement installée dans les trois domaines, marketing, rédactionnel et technique et qui fournit aussi bien l'outil le plus présent sur la planification éditoriale que sur le dataviz ou, bien sûr, l'hébergement des vidéos.
L'un n'a rien à voir avec l'autre mais on peut relever quand même que Google n'est pas cité quand il s'agit de gestion des abonnés, un outil mal noté par les éditeurs (la pire note en fait) qui cite quinze solutions plus leur solutions maison. C'est clairement, ce que l'on guettera l'an prochain pour savoir si l'un des acteurs s'impose en pénétration et en qualité reconnue puisque la demande dans ce secteur est quasi-générale.