États-Unis : 3 exemples où l’IA redéfinit le travail des rédactions

The audiencers Festival : l'IA et les médias américains, Anabelle Nicoud The audiencers Festival : l'IA et les médias américains, Anabelle Nicoud

Cet article restitue la session dAnabelle Nicoud lors du Audiencers Festival Paris, le 16 septembre 2025. Les slides de sa présentation sont disponibles au téléchargement en fin d’article.


L’intelligence artificielle aux Etats Unis n’est pas un concept lointain ou théorique – à San Francisco, elle est omniprésente. Voitures autonomes dans les rues, panneaux publicitaires promettant de remplacer des salariés par des agents IA, émergence de l’IA physique et de robots dans l’espace public : le décor est planté. Et pourtant, malgré cet enthousiasme généralisé, l’intégration de l’IA dans les rédactions américaines reste conflictuelle.

L'IA et les médias américains

D’un côté, une effervescence technologique et des partenariats entre médias et start up (Perplexity, notamment). De l’autre, des ratés embarrassants : contenus publiés directement issus de modèles génératifs, outils mal intégrés comme l’expérimentation du LA Times donnant au lecteur un contre point automatique parfois extrême, et inquiétude du public.

Selon Pew Research Center, 66% des Américains craignent une baisse de qualité de l’information si l’IA intervient dans la production éditoriale.

Pourtant, certains groupes avancent, parfois très vite. Gannett, éditeur de USA Today, assume une stratégie offensive avec un partenariat Perplexity et l’intégration de l’IA dans plusieurs étapes de production et de vente. Mais l’approche n’est pas uniforme : Anabelle Nicoud met en lumière trois cas particuliers qui illustrent des stratégies distinctes.

Au San Francisco Standard, publication locale financée par un philanthrope, l’IA est vue comme un accélérateur d’ambition. Leur vision: utiliser l’IA pour renforcer leur position au delà de leur territoire. Le rachat de Charter, un média spécialisé IA et travail fondé par un ancien du New York Times, révèle une stratégie d’acquisition ciblée plutôt que de construction interne. L’objectif est de couvrir l’IA avec expertise, sans forcément multiplier les journalistes spécialisés. Un pari éditorial et business qui entend capitaliser sur la centralité de la Bay Area dans les transformations tech, culturelles et politiques.