SEO & Paywall à l’ère de l’IA : comment concilier audience et abonnements

Cet article restitue la session présentée par Maxime Moné (CEO de Poool) et Virginie Clève (fondatrice de Largow, agence conseil) lors du Audiencers Festival Paris, le 16 septembre 2025. Ensemble, ils ont exploré la question suivante : « SEO & Paywall : comment allier audience et abonnements à l’ère de l’IA ? ». Les slides de leur présentation sont disponibles au téléchargement en fin d’article.

Cette présentation résumée en 5 points

  • Choisir son type de paywall (super hard / hard / soft) doit être une décision stratégique, pas technique : chaque option impacte différemment la visibilité, la protection des contenus et la conversion à l’abonnement.
  • Anticiper les IA : autoriser Google à lire vos contenus revient aussi à ouvrir la porte à ChatGPT ou Perplexity ; bloquer Google, c’est risquer la chute du SEO.
  • Sécuriser le balisage et calibrer le texte avant paywall pour éviter la fuite des contenus et trouver l’équilibre entre référencement (≥ 800 signes) et conversion.
  • Adopter un modèle hybride de blocage : ajuster le niveau d’ouverture selon la valeur, la durée de vie et la typologie du contenu, plutôt qu’une règle unique.
  • Ne pas confondre protection et croissance : bloquer l’IA défend vos contenus, mais seule une marque forte et une offre claire créent des abonnés.

Conférence rythmée et pleine d’humour : Maxime et Virginie ont dressé un état des lieux sans détour. Le SEO, les paywalls et désormais l’intelligence artificielle s’entremêlent dans un jeu d’équilibriste complexe, où chaque décision influence la visibilité, la conversion et la protection des contenus.

1) Trois types de paywall… vus par le SEO

Virginie a rappelé qu’en SEO, les paywalls se classent en trois grandes familles :

  • Super hard : Google est traité comme un non-abonné, sans aucun accès au contenu payant. Exemples supposés : Les Échos, L’Équipe.
  • Hard : Google est considéré comme un abonné, il peut donc crawler la totalité du contenu (cas de Ouest-France ou du Canard Enchaîné).
  • Soft : la majorité du marché (~80 % des sites) — le contenu payant est masqué visuellement mais reste présent dans le code, accessible aux robots… et à tout utilisateur un peu débrouillard.

Problème : dans la plupart des rédactions, ce choix n’est pas décidé par la direction marketing mais par les développeurs ou les SEO, alors qu’il est hautement stratégique. « On ne peut plus traiter le type de paywall comme un paramètre technique », insiste Virginie.

2) Pourquoi l’IA bouleverse tout

Avant l’arrivée des IA génératives, un paywall contournable n’était pas un drame : les utilisateurs rusés restaient minoritaires et la croissance abonnés suivait son cours. Aujourd’hui, c’est une autre histoire. Les IA comme ChatGPT, Perplexity ou Meta AI peuvent interroger Google via SERP API et reconstituer tout ou partie du contenu payant, sans compensation pour les éditeurs.

Résultat : si vous considérez Google comme un abonné (hard ou soft paywall), vous laissez indirectement vos contenus ouverts aux IA. Mais si vous fermez totalement la porte (super hard), vous pénalisez votre SEO. Un dilemme inédit, qui impose une réflexion fine et partagée entre équipes.